” Si on passait moins de temps à se plaindre et plus de temps à agir, notamment via les syndicats, on pourrait s’en sortir beaucoup mieux ”
Publié dans le numéro 216 de “La Vie à Défendre”, le journal des adhérents CFTC, de novembre – décembre 2020.
Avant d’arriver à la CFTC, quelle idée aviez-vous du syndicalisme ?
Mon père dirigeait une entreprise de neuf salariés. Et ne voulait pas dépasser les 10 salariés pour ne pas que les syndicats y entrent. J’ai donc été élevé dans une culture où le syndicalisme n’était pas une bonne chose. Mais ma mère, a contrario, est issue d’une famille de socialistes, où l’on était plutôt membres de la CFDT ou de FO.
Vous êtes donc le fruit d’un compromis…
Oui, ma famille, c’est le grand écart ! (rire)
J’ai toujours eu horreur de la CGT et Sud-Rail, à cause des grèves à la SNCF. Mais à propos des syndicats plus réformistes, je me disais : “après tout, pourquoi pas ?” Parce que je pense que si les syndicats sont à la hauteur, le libéralisme marche bien. S’ils ne le sont pas, ça laisse trop de liberté au patron.
Comment êtes-vous arrivé à la CFTC ?
Le seul syndicat présent chez Nausicaa était la CGT. Alors j’ai voulu me présenter aux élections de juin 2019. J’ai adhéré à la CFTC en avril 2019 avec deux collègues. Le slogan « le syndicat constructif » m’a tout de suite intéressé. J’ai aussi été séduit par le fait que les dirigeants de la CFTC sont assez faciles d’accès. J’ai créé une liste avec sept autres personnes et après un mois de campagne, nous avons réalisé un score de 40 %.
À chaque fois que je vois un problème, je cherche des solutions. Comme j’ai un master d’école de commerce, je parle le même langage que le patron. Mais en tant qu’employé, je comprends ce que vivent mes collègues. Je me suis donc dit que j’allais faire l’interface entre les deux.
Quels problèmes vouliez-vous résoudre ?
Les revendications salariales de la CGT étaient irréalistes, donc la direction s’est braquée. En conséquence, nous ne bénéficiions que de 0,3 % de hausse de salaire par an. Nous, nous avons obtenu, dès nos premières négociations, une augmentation de salaire indexée sur l’inflation — 1,3 % l’année dernière —, une revalorisation des chèques-vacances et un budget pour des activités de bien-être au travail.
Il se dit que la jeunesse actuelle serait une génération sacrifiée. Êtes-vous inquiet pour l’avenir ? Non, pas du tout. Pour l’instant on ne s’en rend pas compte, mais le Covid-19, selon moi, est l’opportunité de résoudre les problèmes. Le Ségur de la santé en est l’illustration. Par ailleurs, l’inflation va faire baisser le poids de la dette. Cela dit, il est effectivement difficile pour les jeunes de trouver un emploi aujourd’hui. Mais si on passait moins de temps à se plaindre et plus de temps à agir, notamment via les syndicats, on pourrait s’en sortir beaucoup mieux. On dit souvent que le Covid-19 est la pire crise économique depuis la seconde guerre mondiale. Mais celle-ci a débouché sur les Trente Glorieuses. C’est à nous de faire en sorte que l’histoire se répète.
Bon à savoir :
Vous êtes jeune salarié ? … Pensez à rencontrer la CFTC pour être informé, conseillé et, si besoin, défendu.
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