Ce vendredi 11 septembre 2020 s’apparentait à une réunion de la dernière chance sur le télétravail. Celle-ci n’a pas porté les fruits espérés par la CFTC qui sont d’entrer dans une véritable phase de négociation. Le temps des diagnostics est dépassé !
CFTC Hauts-de-France
Si le télétravail en tant que solution d’organisation du travail n’a rien de nouveau, la crise sanitaire a accéléré le développement de la pratique dans des proportions que personne n’aurait pu imaginer (32% des actifs ont commencé à télétravailler du fait de la pandémie).
Pour parer au plus pressé, les syndicats dont la CFTC ont accepté et soutenu dans l’urgence, un déploiement sans précédent du télétravail dans les entreprises comme dans les services publics. Il faut maintenant lui donner un cadre clair et commun !
En effet, qui peut croire aujourd’hui que le dernier accord national interprofessionnel (ANI) de 2005 sur le télétravail puisse être adapté aux nouvelles réalités du monde du travail ? En 15 ans, ce dernier a été profondément bouleversé par les révolutions technologiques (accélération d’internet, intelligence artificielle…). Comment ne pas en tenir compte ?
VIDÉO : “Le télétravail doit jouer un rôle important afin de préparer le monde de demain.”
Cyril Chabanier, président de la CFTC
Par ailleurs, la superposition d’injonctions parfois contraires n’est pas de nature à rendre lisibles pour les salariés comme pour les employeurs leurs droits et devoirs en matière de télétravail : Temps et charge de travail, coûts annexes (équipements, électricité), assurance et responsabilité, droit à la déconnexion, risque d’isolement sont autant de zones d’ombres qu’un accord pourra à l’avenir lever en définissant un cadre clair.
Au-delà des questions habituelles relatives au télétravail, il en est des essentielles qui doivent trouver réponses : comment est définie la charge de travail impartie au télétravailleur, comment s’exerce le contrôle de son exécution, quelle formation des personnes affectées à l’exécution des tâches par télétravail et quelle formation pour leur encadrement …
CFTC Hauts-de-France
Enfin, l’avenir du télétravail impacte de nombreux enjeux au coeur des aspirations de nos concitoyens : transition numérique, énergétique, crise climatique, dynamisation de nos territoires, mobilités choisies …. En renégociant un accord “télétravail”, les partenaires sociaux se saisiraient de l’opportunité de contribuer aux premières concrétisations du “monde de demain”.
Pour toutes ces raisons, la CFTC déplore le refus de la partie patronale de répondre clairement aujourd’hui à la question d’ouvrir ou non avec les partenaires sociaux une négociation en vue d’aboutir à un nouvel accord national sur le télétravail.
Refuser de mener une négociation constructive sur le télétravail serait une lâcheté sociale et sociétale. La fermeté de la CFTC a pour finalité de lever les freins des employeurs.
CFTC Hauts-de-France
Le contexte, l’urgence, les opportunités, la perspective d’avoir à composer durablement avec l’épidémie l’imposent pourtant. Les entreprises comme les services publics et, en leur sein, les partenaires sociaux ont besoin d’un cadre normatif renouvelé, unifié et simplifié. Si les diagnostics et autres “guides de bonnes pratiques” ont leurs intérêts, ces documents aujourd’hui sur la table n’apporteront ni protections supplémentaires ni clarifications. Ils viendront s’ajouter à la pile des textes existants renforçant ainsi l’effet de flou ressenti et vécu pendant et après le confinement.
En conséquence, la CFTC a décidé ce jour de ne plus prendre part aux prochaines séances de travail dès lors qu’elles n’auront pas pour objet affiché la renégociation d’un accord national interprofessionnel.
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